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Histoire de Provence orientale
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Histoire de Provence orientale
  • Faire découvrir l'histoire et les richesses culturelles de la Provence orientale : Préhistoire, Age du Fer, période romaine, Moyen Age, Renaissance, Ancien régime, Révolution et période moderne dans les Alpes Maritimes et le Var : histoire politique, art,
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7 mars 2011

Le municipe romain - Provence orientale 1er et 2ème siècles ap. JC

 
Après les siècles de conquête, la Pax Romana s'installe. 

Les 1er et 2ème siècles après JC sont des siècles d’épanouissement. L’empereur Auguste, est responsable de la Narbonnaise.

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Les territoires d’Antibes et de Vence vont connaître un véritable essor ; de nombreux vici urbains et de pagi ruraux sont crées. Une inscription à Titus Valérius Paternus, de la tribu Voltinia, a été retrouvée dans la région de Grasse. Comme Antibes, Vence est « mansio ». 

 
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A Antibes, apparaissent alors des ordres privilégiés, Chevaliers et Sénateurs à coté de la loi grecque. De nombreuses inscriptions retracent la vie de l’époque : flamines, duumvirs, décurions, procurateurs, chevaliers et sénateurs, telle l’inscription à une prêtresse et flamine, découverte près de Grasse.

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A Cannes, on trouve la trace d’une importante villa. Certaines inscriptions concernent les corporations de métiers : le collège des Fabri, des Centonarii, les Utriculaires, ..

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 A Vence, les inscriptions sont nombreuses notamment celles concernant le collège des bûcherons. On en trouve destinées à Elagabal, fils prétendu de Caracalla, à  l’empereur César M. Antonin Gordien, au  fils de l'empereur Gallien.  Deux colonnes jadis jumelées, élevées au Mars Vincius sont encore visibles. 

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 Le site de la cité de Grasse lui-même ne connaîtra de développement qu’au début du Moyen Age, mais un premier peuplement peut apparaître près de la source et en contrebas ; une partie aurait pris le nom de « villa Crassa ».   On retrouve les composants de la tria nomina romaine dans la toponymie locale : ainsi, le nom de Grasse dériverait du cognomen Crassus.

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 Les noms gravés sur les tombeaux révèlent des citoyens aisés, exerçant des responsabilités dans la cvité et possédant des villae à la campagne. Vers Grasse, on a retrouvé un sarcophage et les éléments d’un grand mausolée ainsi que des nécropoles contenant des urnes funéraires et des bols. Des sépultures ont été retrouvées à Cannes et un tombeau au Cannet. A Vence, un mausolée a livré tegulae, bijoux et céramiques. Avec la paix romaine, les villages s’installent en contrebas des anciennes enceintes ligures.

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A Antibes,  on retrouve aussi la trace des colons civils d’origine grecque venus de Sicile etdes inscriptions en grec du 2ème siècle après JC. Une inscription trouvée aux Iles de Lérins en caractères grecs et romains avec vœu au dieu Pan, illustre l’usage des deux langues.

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  De nombreuses villae agricoles existaient autour d’Antibes; on y retrouve un port avec des quais et des salines, des bassins de macération des poissons, une conserverie, des bassins pour la fabrication du garum, des ateliers de potiers, ... 
Dans les environs de l’actuelle Grasse, on a trouvé le site d’une riche villa et d’un tombeau, une villa rurale avec inscription funéraire et cippe, différentes  villas romaines alentour. Une grande meule en porphyre rouge de l’Esterel d’une ferme à Peymeinade, destinée à broyer les céréales, ainsi que divers objets de la vie quotidienne  (épingle en os, tête de fuseau à filer, perçoir de bourrelier, pion de jeu, cuillère, fibule, broches) sont exposés au Musée. 
Dans l’arrière-pays grassois, ce sont peut-être les traces de fermes romaines ou d’enceintes ligures romanisées qui ont été retrouvées. 

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On a retrouvé des traces de centuriation près de Grasse. A Peymeinade, de nombreuses exploitations agricoles ont été retrouvées dont une villa oléicole.

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La branche principale de la Via Julia Augusta, longeait la côte et l’Estérel ; une autre branche passait par Vence et Grasse et rejoignant Castellane. D’après certains auteurs, une voie importante de Nice à Arles passait par l’intérieur, tracé du futur «Grand Chemin Royal» du Moyen Age.

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 Antibes se dote d’un aqueduc long de 15 km utilisant une source, et descendant en pente très faible, en franchissant plusieurs vallons sur différents ouvrages, et à travers un bassin de décantation.

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 Les cultes religieux et funéraires sont également présents : à Antibes, culte à Minerve, autel au dieu Pipus, puis plus tard culte d’Isis du Bas Empire, inscription et culte de Cybèle, témoignant de l’influence des cultes orientaux. A Grasse, une inscription aujourd’hui disparue était consacrée à Jupiter; on a également retrouvé des tombes sous tegulae à Châteauneuf de Grasse.

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D’après la tradition, le Christianisme est introduit par Marseille dès la fin du 1er siècle.

Comme toute cité romaine, Antibes adopte un plan orthonormé avec décumanus et cardo organisé à partir d’un forum avec temple de Saturne ; elle se dote d’un arc de triomphe, d’un théâtre et d’un amphithéâtre, de thermes publics, d’un temple de Diane, d’un temple de Mercure, d’un fanum à Neptune, d’un temple à Selena et peut être d’un temple à Aphrodite. Antibes semble conserver ses remparts malgré la paix romaine. Les nombreuses fouilles ont permis de retrouver dans la ville antique un édifice public comprenant plusieurs pièces, une grande salle à mosaïque, un bassin avec fontaine, une domus urbaine d’un certain luxe, des thermes privés, des dallages, des murs en opus vittatum, vermiculatum, tesselatum, .. des peintures murales, des égouts, des sarcophages, des pierres tombales, des urnes funéraires, des monnaies, des lampes, des gobelets, des jetons, des amphores, .. Une stèle réputée évoque le Puer Septentrion. Une table d’airain sur blocs de pierre, appartenant probablement à un grand mausolée, est actuellement au musée.

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 Des nécropoles étaient installées à l’extérieur de la ville. A la période flavienne, Antibes se dote d’un second aqueduc, plus sophistiqué, utilisant plusieurs sources, et dont il subsiste plusieurs témoins dont le tronçon exposé devant le musée.

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Au Musée d’Art et d’Histoire, les salles romaines comportent une collection d’objets de la vie quotidienne, des lampes à huile, des pots, fioles, balsamaires, alabastres, œnochoés, de la vaisselle, de la « sigillée sud gauloise » provenant de la fabrique de la Graufesenque. Le monde funéraire est aussi présent avec les tombes sous tegulae.

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 Plusieurs villae rurales étaient dispersées dans la campagne autour de l’ancienne enceinte du Suquet, devenue sans doute poste de guet romain, et du petit port : on a également retrouvé un établissement rural près de la Bocca, .. Au Cannet, les camps ligures proches de la côte sont romanisés.

 Près de la Boccaétait un centre très important avec un temple à Vénus, avec enceinte, villa agricole avec huilerie, atelier d’amphores et vaste nécropole ; c’est aussi un « mutatio ». Le village s’est développé dès l'époque romaine et durera jusqu'au Moyen Age à coté du port.

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 A Lérins, l’ancien site ligure perdure à l’époque romaine. De très importantes substructions romaines subsistent avec remparts, murs de plusieurs mètres de haut et tour, des cryptoportiques, des maisons avec peintures murales, mosaïques et céramiques, une ruelle avec égout couvert, des citernes romaines voûtées.  On y a également retrouvé les vestiges d'un port, une villa avec thermes, des éléments de pêcherie ou de pisciculture, des murs de salines et de viviers.

Les navires qui relâchaient aux Iles de Lérins, venaient ravitailler en eau à une abondante source, aujourd’hui sous-marine. 

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 Au large des îles, les épaves sont les témoins du commerce maritime et du danger du cabotage le long des côtes en Méditerranée : amphores vinaires, poteries, mosaïque et bronzes. D’autres épaves transportaient des amphores, des lampes et des poteries. Elément de prestige à l’origine, le vin devient ensuite un simple produit de consommation produit localement.

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Vence célébrait Mars Vintius. L’assimilation entre anciens et nouveaux dieux est courante : ainsi certains dieux de Rome ont fusionné avec des divinités plus anciennes. Plus tard, les divinités romaines se mueront en saints chrétiens. La permanence des cultess’applique aussi aux édifices et nombre d’églises ou de chapelles ont été édifiées sur des temples romains; les chapelles isolées sur des buttes ou au fond du lit de rivières perpétuent peut être aussi le souvenir d’anciens cultes.

Nemesis, déesse de la justice et patronne des gladiateurs, est présente à Vence. Mercure, dieu des voyageurs et du commerce est probablement associé à une divinité indigène.  L’ancienne cathédrale fut peut être érigée sur l'emplacement d'un temple dédié à Mars ou à Cybèle. Le culte de Mithra y est associé à Cybèle sur une inscription. Par ailleurs, un cellier de villa gallo-romaine située à Mandelieu, avait été  transformé en « Mithraeum ».

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 Les cultes domestiques sont également présents, telle cette stèle à Neptune trouvée aux Iles de Lérins, et une statue au dieu Priape. Le culte du dieu topique ligure Lêro semble continuer avec Rome. Plus tard une lampe à tête d’Isis témoigne de l’introduction des cultes orientaux au Bas Empire.

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 La via Aureliana reliait Rome à la Provincia. Auguste continua cette route jusqu’à Arelate et elle prit le nom de Via Julia Augusta. La branche principale de la Via Julia Augusta longeait la côte et l’Estérel ; La voie romaine devait franchir la Siagne; la table de Peutinger mentionne un site nommé « Ad Horrea » . Une autre branche, la via Ventiana, gagnait le col de Vence jusqu’à Castellane (Salinae), et la vallée de la Durance. La voie était jalonnée de bornes milliaires.

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